Pour pouvoir radoter en paix, encore faudrait-il que mon corbeau et sa commère la grenouille cessent de s’égosiller et coasser et croasser de concert ! Qu’est-ce qui leur prend tout à coup ? Ils se tenaient tranquilles au point qu’on aurait presqu’oublié leur existence et les voilà déchaînés !

------- Reconnais pourtant, volatile incompréhensible, que cet internaute est plus puissant que toi : as-tu jamais fait dérailler un incipit ? Quant à toi, grenouille, admets sans bouder que si ce personnage prenait vie, sauf à vouloir te faire aussi grosse que le bœuf – et on sait où mène ce genre d’extravagances ! – tu ne pourrais pas le digérer.

Mais où en étais-je avant que ces deux-là ne se mettent à bouder en noir et vert ?


L’an dernier, quand je décidai que la seconde partie de ton double opus s’inscrirait sur le web, je n’avais pas prévu que troquer mes bons vieux cahiers manuscrits pour une version électronique changerait grand-chose à ce que j’écris pour toi ; fallait-il être naïve ? Pour avoir eu l’idée saugrenue de t’envoyer cette lettre en mode public, et alors même que je n’ai encore rien posté du tout, je me retrouve talonnée de près par cet inconnu dont l’immense emprise sur ce cahier tient uniquement à la possibilité, infime !, que la vie lui soit donnée un jour.


----- N’allez pas croire pour autant, internaute égaré, que vous pouvez être ici autre chose qu’un spectre, n’allez pas surestimer non plus l’influence de vos beaux yeux sur ces lignes. Finissez de lacer vos godillots et redressez-vous que je puisse mieux vous voir… : vous n’êtes, après tout, qu’une vague silhouette plantée dans des chaussures à grosses semelles au pied d’un mur en carton-pâte. Pas de quoi pavaner.

Essayez donc un peu d’ouvrir la porte dessinée à la craie sur le mur…

Allons, cessez vos gesticulations comiques, un autre s’y est essayé avant vous, en vain. Voyez où commence et où s’arrête

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