Et pourquoi avons-nous atterri dans un champ de betteraves à la Hongrie invraisemblable ? Le tigre du Benghale est caché de l’autre côté du mur en carton, derrière la porte dessinée à la craie, peut-être ? » – Non, évidemment pas. Pour trouver le tigre, il faudra marcher vers l’est, bien au-delà des mottes de terre ------- et ne vous plaignez pas, malheureux internaute sans mémoire : dans la première partie de ce double opus, nous avons dû traverser une forêt moisie, toute gluante de champignons saprophytes, la ballade fut autrement désagréable !


A qui donc écris-je ?


Me voilà rédigeant avec application, en annexe à la lettre écrite pour toi, un « lexique à l’usage de l’internaute égaré » afin que celui-ci se repère sans peine dans cet imbroglio… Est-ce à dire qu’à la suite de ton prénom, en adresse de courtoisie, il eut fallu ajouter ceux de Martine, Domec, Augustin [et ali] ?

Oh, très cher, m’adresser à toi devient d’un compliqué ! Pour te parler tranquille ici, sur le web, il faudrait changer de fréquence vocale, c’est-à-dire, sous couvert d’une fiction à moitié débile dont l’intrigue se résume à la longue marche d’une épistolière et de ses quatre compagnons de route sur la piste du tigre du Benghale, l’origine de la dite fiction se nichant peut-être dans cette faute d’orthographe, le h surperflu et sa géographie aberrante, et ainsi donc, sous couvert de discourir de tout autre chose, poursuivre ma gribouille à rallonges pour toi.

Et tandis que je retouche le lexique à l’usage de l’internaute égaré, soucieuse que le champ de betteraves soit pour lui, littéralement, un terrain plat que la bèche a rendu moelleux, tandis que je mets la dernière main à cette sorte d’annexe dont tu n’as, toi, nul besoin (quoique…), la forme de la missive s’éloigne, l’Epistolière, debout sur un nénuphar, rejoint le chœur sur l’autre rive.

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