des secrets, longtemps après avoir écrabouillé la mère, alourdit salement le sac de ses petits enfants et arrière petits enfants.
Qui dit qu’à ceux-là on ne donnerait pas des ailes si, par dessus les cicatrices et les fantômes, on s’appliquait à glisser dans leur héritage invisible nos sourires et nos rêves ? « Les familles heureuses se ressemblent toutes » : mieux vaut entendre ça que d’être sourd, pour le dire comme ma grand-mère (ton ancêtre à la 9ème génération, la beauté de la famille), mais tout de même, quelle ineptie ! [Vous me voyez ravie de constater, Domec, que sur ce point au moins, nous nous trouvons d’accord !] Je n’ai encore jamais vu ni entendu parler d’une famille qui soit heureuse à la manière de la nôtre.
Vous l’aurez compris, internaute égaré, il vous faudra donc non seulement transmettre à votre fils la légende en question, à laquelle, comme vous, il participe à sa modeste manière, mais surtout lui donner -- et, de manière générale, donner toujours -- le meilleur de vous-même pour qu’à son tour, devenu grand, fort de l’exemple paternel, il fasse de même avec son propre fils, et ainsi de suite jusqu’à la venue du grand-père d’Augustin, son irremplaçable papi.
Le raisonnement et la démarche tout entière vous paraitront peut-être un brin naïf… Homme de peu de foi : c’est vrai que c’est naïf, pourtant vous auriez tort de balayer tout cela d’un revers de la main et ma requête avec. Après tout, vous qui divaguiez sans but sur le web, vous voilà désormais investi d’une noble mission qui tout à la fois dépend de vous et vous dépasse : libre à vous de la refuser, mais songez tout de même que les nuits d’insomnies paraissent bien moins sombres quand on les passe à contempler son