quelconque, fut-il très beau et bien sous tous rapports, ne saurait faire l’affaire : la légende est formelle sur ce point, je cite : « L’homme doit non seulement avoir toutes les qualités requises pour faire un bon époux et un bon père, mais il doit également avoir reçu, à l’avril de ses seize ans, la retranscription de la légende familiale des mains de son père qui lui-même la reçut de son père et ainsi de suite durant cinq générations. C’est lui, et nul autre que lui, qui sera chargé de nommer l’enfant. »
Qui pourrait initier cette transmission masculine de légende qui assurera la venue du très précieux Augustin, si ce n’est vous, internaute égaré ?
Ne louchez pas du côté de Martine et Domec, ils n’ont pas de fils, pas plus qu’Alain d’ailleurs, et, en eussent-ils eu plusieurs chacun, jamais je n’aurais osé leur présenter une requête aussi extravagante : ils me donnent leur amitié, je ne peux décemment leur en demande plus.
De vous, en revanche, je peux tout attendre. Si, par miracle, vous avez su transformer le regard virtuel par-dessus mon épaule en un regard vivant, avec paupières qui clignent et sourcils qui se froncent, alors vous pourrez tout aussi bien donner chaire à cette légende familiale.
Entendons-nous bien : il ne s’agit pas, pour vous, de coller cette légende dans les pattes de votre rejeton mâle le jour de ses seize ans puis de vous en laver les mains, non : il vous faudra vous impliquer un peu plus que cela auprès de votre fils pour remplir votre noble mission ou, pour le dire autrement, il vous faudra vous investir à fond dans votre rôle de père et, plus largement, d’être humain.
Il parait que les démons d’un homme peuvent continuer de hanter sa descendance sur plusieurs générations, que le poids