On ne voit rien à deux mètres avec toute cette pluie et tu voudrais me faire croire… Quelles sornettes ne vas-tu pas inventer pour me terroriser, oiseau de mauvais augure ! Ca suffit ! Ne t’égosille plus ainsi ou je te tords le cou pour de bon ! Tu…

Oh mon Dieu… Oh mon Dieu… Oh mon Dieu… Un épouvantail !

Mes pas m’auraient-ils ramenée, par erreur et malgré moi, au bord de la clairière littéralement épouvantée où j’avais juré de ne plus jamais remettre les pieds ? C’est donc ici que ma voix s’éteint…

Je n’imaginais pas ça comme ça… Je me serais attendue à ue fin plus glorieuse, moins brutale, pas comme ça sous la flotte, seule et misérable… J’aurais voulu au moins m’avancer bras grand ouverts vers mon funeste destin , sauf qu’avec mes godillots coulé dans la boue comme dans du béton, je ne peux plus bouger d’un pouce…

Reviens dans mon col, daemon, ne me laisse pas ! Traitre, comment oses-tu te percher sur l’épaule de cet épouvantail comme si c’était la mienne ! Grenouille, attends ! Pourquoi m’abandonnes-tu toi aussi ? Pourquoi à ton tour te précipite sur la paume de cette sorcière bossue !

Oh ! mais ce n’est pas un épouvantail : ce n’est qu’une grand-mère !


--Bonjour Madame ! Je vous avais prise pour un épouvantail !

Je croyais que vous veniez me couper la chique pour de bon !

Quel soulagement de vous voir bien vivante et non bourrée de paille ! Vous m’avez fichu une de ces trouilles à surgir comme ça, de nulle part, en plein déluge !

Approchez, venez vous mettre à l’abri sous mon parapluie, vous êtes trempée guenée comme la soupe, vous risquez la pneumonie…

  <   >