balais, déjà il s’écroulait à moitié dans ses bras, s’accrochant à elle comme le noyé à sa planche de salut, blême de terreur et suant à grosses gouttes.

Holmberg, quant à lui, sincèrement ébahi ou jouant à la perfection la comédie de l’innocence, s’en venait à son tour, les deux mains tendues devant lui en signe d’incompréhension.

«  -- Arrière, démon !, cria le jeune maitre, les yeux rivés sur les deux petites boites percées de trous que le futur savant de renom tenait dans chaque main. Ses regards roulaient d’une boite à l’autre, complètement affolés, et il s’agrippait si fort à l’épaule de la servante que celle-ci en garda des marques rouges pendant plusieurs heures, marques qui plus tard virèrent au bleu.

«  -- Halte, Monsieur ! N’avancez pas plus loin, je vous prie, intervint la douce Lucia.

Holmberg recula de deux pas, l’air, toujours, de n’y rien comprendre.

« -- Cet homme, Lucia, cet homme que je croyais mon ami !, hurla le jeune maitre sur un ton dramatique.

«  -- Et bien, Monsieur ?

«  -- Il a crié « Vive la science ! » et il a disparu en me lançant sa petite boite, et moi, je l’ai attrapée au vol, par réflexe ! Dedans, Lucia, dedans, il y avait une araignée… énorme !

«  -- Mais oui !, confirma Holmberg, j’avais déjà capturé un beau spécimen de tarentule (ce disant, il désignait du menton la boite dans sa main gauche), et j’ai eu la chance de tomber, un peu plus loin, sur une veuve noire de belle taille, je ne pouvais pas laisser passer cette chance d’enrichir ma collection, d’autant qu’on ne trouve jamais de ces araignées-là dans nos contrées d’ordinaire ! Elle est magnifique, jugez-en vous-même…, ajouta-t-il, posant la boite de la tarentule par terre et entrouvrant délicatement l’autre pour finir de convaincre Lucia de sa bonne foi. Mal lui en prit. Le jeune maitre se débattit comme un possédé entre les bras de la servante, on ne sait trop

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