tard, était placée sous la tutelle de sa très pingre nièce, Maryvonne. Tandis que la nonagénaire voulait à toute force partir à la découverte du vaste monde, explorer le Brésil et même la Chine, l’autre l’emmenait toujours à l’hôtel Miramar du coin, au prétexte qu’une piscine trois boudins vaut mieux qu’un océan plein de requins et qu’en Chine on mange le riz avec des baguettes (« Des baguettes ! C’est si peu commode les baguettes pour nous autres, Européennes élevées à la fourchette ! »)


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Le dénouement de cette lettre y gagnerait peut-être mais je n’ai plus le temps de me perdre dans toutes ces digressions : ce cahier doit pouvoir être posté en décembre prochain, soit dans 6 mois. C’est court.

Allons droit au but, disons seulement qu’enfin parvenue à la frontière du Benghale ------ soit au pied d’épaisses colonnes de brumes élevées jusqu’au ciel en rangs si serrés que le brouillard se fait mur ----- la soliste, précédée de sa grenouille, le corbeau sur l’épaule, retrouve contre toute attente la petite tribu de ses compagnons de route disparus, Martine, Domec, Augustin et même l’internaute égaré. (Il faut croire que, suite à une fausse manip’, Martine aura expédié Augustin et tous les autres directement à la fin du cahier au lieu de les envoyer page 23 comme initialement prévu…)

  <   * Allons, fais-moi confiance. >