A la frontière du Benghale.

Vous ici, compagnons ! Quelle surprise et quelle joie de vous revoir, tous regroupés comme pour une photo-souvenir devant le célèbre mur de brouillard qui marque la frontière avec le Benghale !

Je vous croyais disparus pour de bon, expédiés on ne sait où sur le web, victimes d’une malencontreuse erreur d’aiguillage numérique, et vous voilà tous les quatre, sains et saufs, directement arrivés au terme de ce voyage !


[Mémère, je confesse avoir, un temps, envisagé de te faire porter le chapeau pour cette fausse manip’, mais je me garde bien de suivre cette idée : d’abord parce que ce n’est pas vrai (or les statuts de ce cahier sont formels : « Mensonge = pilon », art. 19), et aussi parce que ça ne serait pas correct vis-à-vis de toi (ce n’est pas parce que tu m’as dûment autorisée à me « servir de [t]oi » qu’il faut que je le fasse !)]


A quoi bon tenter d’élucider les véritables raisons de ce court-circuit qui vous a précipités ici, au pied de ces colonnes de brume qui marquent la frontière avec le Benghale, plutôt qu’à l’endroit où j’avais prévu de mettre Augustin à l’abri ? Vous êtes ici, voilà ce qui compte, le reste on s’en fout.


Notez bien, Martine et Domec, que si, mus par la curiosité, vous désiriez revenir sur vos pas et reprendre la route là où vous l’avez laissée, je ne vous en empêcherai pas : libre à vous, simplement je vous le déconseille : la balade ne s’avéra ni si agréable ni si tranquille que promis. Pour être tout à fait honnête, cette marche fut longue et très laborieuse ; et aussi : le tigre du Benghale ne s’est jamais montré que de loin, jamais il n’a fait mine de s’approcher pour recevoir une caresse, jamais il n’a rien dit… Enfin, faites bien ce que vous voulez tous les deux, remontez si ça vous chante.

  <   * Tu ne remonteras pas bien loin en t’y prenant comme ça ! >