Tu n’imagines sans doute pas à quel point je serais heureuse de te connaitre, je voudrais me téléporter jusqu’à toi, avoir une idée, au moins, de l’époque dans laquelle tu vis -- mon époque se considère elle-même, en toute bonne foi comme le sommet incontesté de la civilisation humaine, mais on s’y trucide à tour de bras exactement comme avant ; même si vue d’ici la chose semble un brin utopique, j’espère que tu vis dans un monde en paix et libre… Je t’embrasse tendrement, sur les deux joues, sur le front, sur chaque extrémité de tes doigts, dans le creux de tes mains – et sur le bout du nez (sauf si tu t’estimes trop grand pour un tel bisou !). En même temps que ce cahier tordu, je t’envoie mon plus beau sourire.


Allons, il est temps de finir.


Avant de retourner à ma place habituelle, près de l’arbre qui cache la forêt que tu sais, à toi, Kari, je confie la longue plume blanche ramassée, t’en souviens-tu ?, dans le champ de betteraves… A qui donc la donnerai-je sinon à toi ? A personne bien sûr, alors accepte-la sans faire de chichis : ce cahier ne saurait être pleinement achevé sans une réponse de ta part, ne le laisse pas devenir lettre morte ; choisis la forme que tu voudras, lettre, fragments, cahier-journal ou essai (je ne sais à quoi m’attendre et c’est ce qui est délicieux !), fais seulement en sorte que ce soit un chef d’œuvre.

Bref : à ton tour d’écrire ------ éblouis-moi !


Jeanne Sirdon, le 18 février 2014

  <   * Incroyable ! J’ai été exaucée ! -- Contente de te revoir à mes côtés, double de moi, on l’a échappé belle ! Nous ne pouvons retourner toutes les deux dans le choeur, nous serions à coup sûr dénoncées à la soliste : rejoins les notes ; de mon côté, je me glisserai dans le sous-marin, ni vu ni connu. >